Lucas Léger

journaliste, reporter, vidéaste depuis 2013

Voter c’est adhérer : les castors vous mentent à la télévision

OPINION // « On sera dans la rue à 20h01 pour le troisième tour social ». Combien de fois ai-je entendu dire ça entre les deux tours de la présidentielle de 2017 dans la bouche de cégétistes ou autre LFIstes prêts à assumer leur rôle d’opposants préférés de Macron après avoir voté pour lui « en se bouchant le nez ».

Pendant les 5 années qui ont suivi, j’ai hoché la tête patiemment, mon micro tendu à l’Assemblée ou en manif, les entendant rhabiller Macron en l’accusant de tous les malheurs de la Terre. Et comme par magie, entre les deux tours, quand on allait enfin pouvoir se débarrasser du tyran, tout ce beau monde a changé de discours.

La recette est connue, mais comme dit l’adage c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes et nous avons vu naturellement tout ce que la France compte de cadres de partis de « l’arc républicain », de présidents d’organisations représentatives de ci ou de ça sortir pour appeler au « barrage » contre la « haine ».

Je décernerais un prix spécial de la tartufferie politique à Mélenchon, qui, sachant qu’il perdrait des parts de marché électoral en appelant directement à voter Macron, a préféré postillonner son « il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ». Ça méritait bien ça, le taux de report de ses électeurs était donné à quasi égalité entre Macron et Le Pen au lendemain du premier tour si on en croit les sondages.

Après un lobbying permanent de deux semaines, confinant à l’opération de lavage de cerveau où se sont illustrés les Usul et consorts, on a fini à 17% pour Le Pen contre 42% pour Macron (selon Ipsos). La République est sauvée et maintenant il faut voter pour permettre aux rebelles en carton de refaire les pitres 5 ans dans l’Hémicycle à 7 000 balles par mois.

Bien sûr je pourrais aussi vous parler des LR ou des communistes mais vous avez déjà compris où je voulais en venir : ce beau monde ne vit pas votre vie… Ils ont intérêt à la réélection de Macron, comme les bourgeois des grandes métropoles qui lui ont donné des scores staliniens.

En démocratie, on ne vote pas « par défaut » ou « pour faire barrage », on vote pour donner un mandat et puis c’est tout. Quand on s’oppose à Macron on ne peut voter pour lui sous aucun prétexte. Rendez-moi donc service pour les 5 ans à venir : faites barrage à ces faux-culs aux législatives que je n’aie plus à faire semblant de donner du crédit à ce qu’ils racontent.

Lucas Léger

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